Niger : Un contrôle stratégique de son mine d’or

Le gouvernement nigérien a franchi une nouvelle étape dans sa politique de souveraineté économique. Vendredi, le régime militaire a annoncé la nationalisation de la Société des mines du Liptako (SML SA), unique mine d’or industrielle du pays, afin de garantir une exploitation directement au service du peuple nigérien.

Jusqu’ici détenue à 80 % par le groupe australien McKinel Resources Limited, la SML SA avait été critiquée pour des « manquements graves » et un non-respect d’engagements d’investissement. « Face à la nécessité de sauver cette entreprise hautement stratégique, l’Etat a décidé d’en reprendre la pleine maîtrise », a déclaré, le général Abdourahamane Tiani, dans un communiqué diffusé à la télévision nationale.

Située dans la région aurifère de Tillabéri, la mine a produit en 2023 près de 177 kg d’or industriel, en plus de la production artisanale nationale estimée à 2,2 tonnes. La reprise en main de ce site est perçue comme un moyen de renforcer les recettes publiques, de créer des emplois et de mieux encadrer les richesses naturelles dans un contexte de forte demande mondiale pour les métaux précieux.

Cette mesure s’inscrit dans une série d’actions menées depuis deux ans pour restaurer le contrôle national sur les ressources stratégiques. En juin dernier, le nouveau pouvoir avait déjà nationalisé Somaïr, filiale du groupe français Orano, et exigé le respect strict des lois locales par les opérateurs étrangers, notamment dans le secteur pétrolier.

Pour Niamey, il s’agit d’un signal clair : les richesses du sous-sol nigérien doivent profiter en priorité à ses citoyens, et non à des intérêts extérieurs.