Soudan : 24 morts dans des bombardements des FSR sur El-Fasher, l’ONU alerte sur une crise humanitaire majeure

Au moins 24 civils ont été tués et 55 autres blessés lors de frappes menées par les Forces de soutien rapide (FSR) sur la ville d’El-Fasher, capitale du Darfour-Nord, dans l’ouest du Soudan, ont rapporté jeudi les secouristes sur place.

Selon le Réseau des médecins soudanais, les frappes ont visé un marché central et le quartier densément peuplé d’Awlad Al-Reef. Parmi les victimes figurent au moins cinq femmes. L’organisation médicale a dénoncé un « crime odieux » s’ajoutant à « une série de crimes de guerre et d’actes de génocide » perpétrés depuis plus d’un an dans un contexte de siège étouffant, marqué par des pénuries critiques de nourriture, de médicaments et de services de base.

Les médecins appellent la communauté internationale à agir « de toute urgence » pour mettre fin aux bombardements délibérés et au siège d’El-Fasher, en faisant pression sur les FSR « pour stopper le génocide en cours et la famine systématique des civils désarmés ». Les paramilitaires n’avaient pas réagi immédiatement à ces accusations.

El-Fasher est encerclée depuis mai. Les groupes locaux et les ONG dénoncent des bombardements répétés sur des zones civiles, en dépit des appels internationaux à garantir des couloirs humanitaires.

Mercredi, l’UNICEF a alerté sur l’ampleur de la crise humanitaire. L’agence onusienne estime qu’au moins 600 000 personnes ont été déplacées ces derniers mois, dont la moitié sont des enfants. Elle qualifie désormais El-Fasher d’«épicentre de la souffrance des enfants», où quelque 260 000 civils, dont 130 000 mineurs, restent pris au piège, privés d’aide humanitaire depuis plus de 16 mois.