France : La Tunisie dénonce un « meurtre injustifié » après la mort d’un ressortissant à Marseille

La Tunisie a vivement réagi, mercredi soir, à la mort d’un de ses ressortissants abattu la veille à Marseille par la police française, qualifiant l’incident de « meurtre injustifié » et réclamant l’ouverture rapide d’une enquête par les autorités françaises.

Dans un communiqué officiel, le ministère tunisien des Affaires étrangères a annoncé avoir convoqué le chargé d’affaires par intérim de l’ambassade de France à Tunis pour lui signifier sa « vive protestation » et faire part de son indignation face aux circonstances du drame.

Tunis a exigé que « les autorités françaises fassent preuve de rigueur et de célérité dans l’enquête » et a affirmé son intention de « prendre toutes les mesures nécessaires pour préserver les droits du défunt et ceux de sa famille ».

La victime, Abdelkader Dibi, âgé de 35 ans, a été abattue mardi après-midi en plein centre de Marseille après avoir agressé au couteau cinq personnes, selon le parquet local. Les faits se sont déroulés non loin du Vieux-Port, dans une zone particulièrement fréquentée.

Selon les premières informations livrées par le procureur, Dibi ne présentait pas de signes de radicalisation mais souffrait de troubles psychiatriques. Il était également connu des services de police pour sa violence et ses addictions à la cocaïne et à l’alcool. Il avait notamment été condamné en 2023 pour des violences avec arme à La Rochelle, à l’ouest du pays.

Le déroulé des événements, tel que rapporté par le parquet, indique que son « périple criminel » a débuté mardi matin, après son expulsion d’un hôtel pour non-paiement. Il aurait ensuite attaqué plusieurs personnes à l’arme blanche avant de déambuler dans les rues, armé de deux couteaux et d’une barre de fer.

Alertée par des passants, une patrouille de policiers en civil est intervenue. L’homme, selon le procureur, a menacé les agents et a été visé par six tirs, dont cinq l’ont atteint. Les secours n’ont pu le ranimer, et Abdelkader Dibi est décédé sur place.

L’affaire suscite déjà une vive émotion et des tensions diplomatiques naissantes entre Tunis et Paris, sur fond de questions récurrentes autour du traitement des ressortissants étrangers par les forces de l’ordre en France.