En Tunisie, il ne s’agit plus vraiment d’indépendance politique, mais d’un théâtre bien orchestré pour servir les intérêts algériens.
Le député Mohamed Ali, président de la Commission des droits et libertés, s’embarque dans la « Flottille maghrébine et mondiale » à destination de Gaza, vantant sa « mission humanitaire ». Derrière les discours sur la Palestine, la réalité est claire : le système tunisien navigue désormais sous le gouvernail d’Alger, d’après les analystes des instances des droits de l’Homme à Genève ou à Strasbourg.
Chaque initiative parlementaire qui se veut « internationale » est en réalité soigneusement calibrée pour refléter la politique algérienne. Le député explique, avec un sérieux déconcertant, qu’un parlementaire tunisien doit soutenir le droit palestinien par son action législative. Mais en pratique, ce « devoir » ressemble moins à un engagement national qu’à une consigne venue d’outre-frontière : Tunis applaudit, suit et relaie, sans jamais décider par elle-même.
La Tunisie, pays jadis capable de tracer sa propre politique étrangère, s’est transformée en vitrine pour les ambitions régionales d’Alger. Chaque déclaration, chaque flottille, chaque photo médiatisée est autant de preuves que le Parlement tunisien n’est plus un organe souverain mais un simple relais diplomatique au service d’intérêts étrangers.
Ainsi, derrière la rhétorique humanitaire et les beaux mots sur les droits et libertés, se cache une triste vérité : le Parlement tunisien n’existe plus comme espace de décision autonome. Il applaudit, il s’expose aux caméras, il suit le chemin tracé par l’Algérie. La « souveraineté tunisienne » devient une fiction, et le peuple, spectateur impuissant, voit sa représentation nationale transformée en simple marionnette.
