Mali : Le blocus s’intensifie alors que les terroristes étranglent les axes commerciales vitales

Le régime malien a rassuré la population après que des militants islamistes ont renforcé un blocus sur les routes principales menant à la capitale Bamako, incendiant des camions et enlevant des chauffeurs étrangers dans une campagne qui, selon les analystes, pourrait étouffer l’économie.

Le Premier ministre Abdoulaye Maïga a reconnu que le gouvernement « s’efforce d’améliorer la sécurité sur les routes », un aveu rare de l’ampleur de la crise qui secoue cette nation enclavée.

Des experts rapportent que le groupe « Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin » (JNIM), lié à al-Qaïda, a érigé des postes de contrôle dans les régions de Kayes et de Nioro-du-Sahel au Mali, extorquant des « taxes » aux commerçants et incendiant des camions-citernes, des bus et des convois. Des villages sont paralysés, les marchés fermés et les transports suspendus.

Le blocus, qui a commencé après l’enlèvement de six chauffeurs de camion sénégalais début septembre (qui ont été relâchés peu après), marque une nouvelle stratégie des militants, selon les analystes.

L’« asphyxie économique » est l’objectif, selon Mamadou Bodian de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Le Timbuktu Institute, basé à Dakar, a averti que les militants cherchent à « déstabiliser, voire étouffer l’économie malienne, isoler la capitale Bamako et accentuer la pression économique sur le régime de transition malien ».

Ce qui avait commencé comme une perturbation tactique pourrait, préviennent les analystes, se transformer en siège prolongé, étranglant Bamako et révélant la fragilité des institutions étatiques du Mali – avec des conséquences qui pourraient dépasser largement ses frontières.