Nigeria : Etat d’urgence déclaré après une vague d’enlèvements

Le président nigérian, Bola Tinubu, a annoncé mercredi l’instauration d’un état d’urgence sécuritaire à l’échelle nationale, suite à une série d’enlèvements massifs qui ont récemment secoué le pays. Plus de 350 personnes ont été enlevées au cours des dix derniers jours, mettant une pression croissante sur le gouvernement pour endiguer l’insécurité qui frappe particulièrement le centre et le nord du pays.

Le Nigeria, le pays le plus peuplé d’Afrique avec environ 230 millions d’habitants, fait face à une insécurité chronique, alimentée par des attaques répétées et des kidnappings à grande échelle. Parmi les victimes récentes, plus de 300 élèves et enseignants d’une école catholique à Papiri, dans l’État du Niger, 25 lycéennes musulmanes à Maga, dans l’État de Kebbi, ainsi que des dizaines de fidèles et de civils dans d’autres régions ont été enlevés. Bien que certains otages aient été libérés, plusieurs dizaines de personnes restent toujours portées disparues.

Pour répondre à cette crise, Tinubu a ordonné le recrutement de renforts dans les forces de l’ordre : 20.000 policiers supplémentaires seront recrutés, portant le nombre total à 50.000 agents. En outre, le président a autorisé le déploiement immédiat des gardes forestiers pour traquer les terroristes et les bandits qui opèrent dans les zones rurales, notamment dans les forêts où ces groupes se cachent.

Le président a également réaffecté des policiers initialement chargés de la sécurité des personnalités vers des missions plus essentielles, comme la protection des civils. Un quart des policiers étaient jusqu’à présent affectés à la sécurité des politiciens et de leurs familles. Tinubu a insisté sur la nécessité d’une formation renforcée pour ces agents, afin de garantir une réponse plus efficace face à l’escalade de la violence.

L’augmentation des enlèvements intervient dans un contexte de tensions internationales. Le mois dernier, Donald Trump a évoqué la possibilité d’une intervention militaire américaine pour stopper les « meurtres de chrétiens » imputés à des groupes jihadistes, des accusations que le Nigeria a fermement rejetées.

Le pays lutte depuis 2009 contre une insurrection jihadiste dans le nord-est, tout en affrontant des bandes criminelles, appelées « bandits », qui multiplient les attaques et les kidnappings pour extorquer des rançons.