La situation est encore confuse au Burkina Faso après l’attaque de la caserne de la présidence par un ancien soldat burkinabè dans la nuit du vendredi 30 au samedi 31 août. Une partie de la population pense à un coup d’Etat alors que le pays est engagé dans une série de réformes politiques.
Selon le substitut du procureur de la République, l’assaillant se nommait Romuald Tuina et aurait été radié de l’armée en février 2012. Vêtu d’une tenue militaire, il aurait tenté de s’introduire dans l’enceinte de la présidence mais ne serait pas parvenu à passer un poste de garde du Camp Naaba Koom II du Régiment de sécurité présidentielle. Il aurait été mortellement blessé par les sentinelles. Les autorités n’ont pas encore fait la lumière sur ses motivations mais soupçonne une intervention étrangère puisqu' »un billet de sortie de prison délivré par l’administration pénitentiaire d’un pays voisin » se trouverait parmi les documents découverts sur l’ancien soldat. Mais cette version est sujette à caution pour une partie de la population. L’intensité des échanges de coups de feu et le fait qu’une partie de la ville ait été privée d’électricité laissent supposer qu’il y avait plus d’un assaillant et les rumeurs d’une tentative d’assassinat sur la personne du président de la République vont bon train.
Ces évènements sont survenus alors le comité de suivi des réformes politiques votées par l’Assemblée le 21 mai devait présenter son rapport. Ces réformes portent sur la création du Sénat et pourraient conduire à la levée du verrou constitutionnel de l’article 37 relatif à la limitation des mandats présidentiels. L’opposition voit en ces réformes, qu’elle dénonce par d’importantes manifestations, une manœuvre de Blaise Compaoré pour se maintenir au pouvoir après son deuxième mandat qui s’achève en 2015.