Le gouverneur de Niamey a confirmé la prise en otage hier après-midi d’un couple de Français par des nigériens qui manifestaient contre les dispositifs de sécurité autour de plusieurs ambassades étrangères.
Les deux Français ont été enlevés à la suite d’une violente manifestation des jeunes du quartier riverain du fleuve Niger de Goudel, dans l’ouest de la ville. Plusieurs milliers d’entre eux, munis d’armes blanches et de cocktails molotov, ont affronté les forces de l’ordre qui ont eu recours à des grenades lacrymogènes. Un poste de contrôle de sécurité a été brûlé et des pierres ont été lancées contre l’ambassade du Nigéria. Les affrontements ont fait 37 blessés, 26 agents des forces de l’ordre et 11 manifestants, selon le gouverneur. 16 manifestants ont également été interpelés. Les protestataires conditionnent justement la libération de leurs otages français à celle des leurs arrêtés par les forces de l’ordre. Une télévision privée a diffusé des images de l’un des deux Français. Retenu dans un lieu gardé secret, il affirme être bien portant. La manifestation de ce dimanche est l’une des plus violentes mais pas la première. Depuis les attentats terroristes de fin mai dernier dans le nord du pays contre un camp militaire à Agadez et un site de production d’uranium d’Areva et celui contre la prison de Niamey début juin, d’importants dispositifs de sécurité ont été mis en place aux alentours de plusieurs ambassades étrangères, dont la France et les Etats-Unis.
Or ces dispositifs obligent les habitants de la ville, particulièrement ceux de plusieurs quartiers à l’ouest de la capitale, à faire un long détour pour atteindre le centre-ville. Même quand il s’agit d’ambulances et de corbillards. Cette situation, que les personnes lésées ne cessent de condamner depuis des mois, a entraîné un doublement des coûts des transports ainsi que des tracasseries et des contrôles sécuritaires qu’elles jugent humiliants.