Areva a répondu, dimanche, aux critiques des Nigériens dont 5 000 étaient descendus la veille dans les rues de Arlit.Les contestataires reprochent au groupe nucléaire français les effets néfastes de son activité sur l’environnement, surtout l’augmentation de la radioactivité et l’utilisation gratuite de 20 millions de mètres-cubes d’eau par an dans une zone désertique, et de ne pas suffisamment investir dans le pays.
A ses détracteurs, Areva rappelle les nombreux projets sociaux, en matière de développement économique et de santé dans lesquels il est engagé au Niger.Il estime ces projets locaux à plus de 8 millions de dollars US par an et d’employer 5 000 personnes Le groupe français affirme que 70% des revenus générés par l’exploitation des mines d’uranium sont reversés, à l’Etat nigérien, tels que la fiscalité ou des dividendes.
Areva, présent au Niger depuis quatre décennies, défend, selon lui, sa politique active de protection de l’environnement, qui passe notamment par un contrôle rigoureux de la qualité des nappes aquifères, de l’air, des sols et de la chaîne alimentaire, en partenariat avec les différentes parties prenantes locales. Les normes internationales en termes de radioprotection pour les populations locales seraient également respectées, soit moins de 1 millisievert de dose ajoutée.
Les manifestants ont apporté leur soutien au gouvernement nigérien pour les négociations sur le renouvellement du contrat d’extraction de l’uranium.Areva exploite les gisements d’uranium dans le nord du Niger à travers deux coentreprises avec l’Etat nigérien, Cominak et Somaïr, pour une production annuelle d’environ 4 500 tonnes. Mais les Nigériens jugent ce partenariat, qui dégrade leur environnement, déséquilibré.
Les conventions de dix ans qui définissent les contrats d’extraction de l’uranium, s’achèvent à la fin de l’année en cours. Niamey espère en conséquence, une revalorisation de ses recettes. Un audit,qui doit servir de base pour la renégociation des conventions d’exploitation d’uranium, est en cours.