Les autorités maliennes viennent d’annoncer la découverte dans la nuit de mardi à mercredi d’un charnier près de Bamako. Il compterait au moins 21 corps, vraisemblablement des militaires bérets rouges, proches du président renversé Amadou Toumani Touré.
L’identité des victimes est présumée à partir de cartes d’identités retrouvées dans la fosse commune. La première hypothèse est que ces corps sont ceux des bérets rouges qui avaient vainement tenté un contre-coup d’Etat contre ceux qui avaient renversé Amadou Toumani Touré. Leur tentative le 30 avril 2012 avait échoué et une vingtaine d’entre eux avaient été tués par les bérets verts, les hommes d’Amadou Haya Sanogo, mais leurs corps n’avaient pas été retrouvés. Le capitaine Sanogo a été arrêté et incarcéré il y a une semaine, avec une quinzaine de ses proches, essentiellement des militaires.
Selon le gouvernement malien il est inculpé, pour le moment, de complicité d’enlèvement de personnes mais une source proche du juge d’instruction chargé du dossier affirme qu’il a en fait été inculpé de meurtres, complicité de meurtres, assassinats, enlèvement de personnes et complicité d’enlèvement. Le capitaine Sanogo et ses hommes sont soupçonnés d’être derrière les nombreuses violences commises pendant les mois qui sont suivi le coup d’Etat contre des militaires considérés comme fidèles au président renversé, mais également contre des hommes politiques, des journalistes et des membres de la société civile. Le ministre malien de la Défense a annoncé lundi dernier qu’aucune entrave ne serait faite aux procédures judiciaires entamées contre eux.
Le capitaine Sanogo avait bénéficié d’une promotion surprise durant les derniers mois du régime de transition malien mis en place après le coup d’Etat, en étant nommé général. Mais l’homme considéré par beaucoup comme une entrave au processus de sortie de crise du pays est tombé en disgrâce depuis l’entrée en fonction du nouveau président élu Ibrahim Boubacar Keïta.