Le Tchad, qui effectuait lundi son entrée au Conseil de sécurité des Nations unies, s’est opposé, lors d’un sommet de l’ONU tenu le même jour, à l’envoi de Casques bleus en Centrafrique. N’djamena estime que la Misca, la force de l’Union africaine officiellement entrée en fonction il y a un mois, est capable de gérer la situation.
C’est pratiquement seul contre tous que l’ambassadeur tchadien a défendu sa position. Face à la reconnaissance unanime de la détérioration de la situation, l’envoi de Casques bleus est soutenu par plusieurs pays. Mais le Tchad veut laisser aux Africains, avec lui-même aux premières loges, la primauté dans la gestion de la crise.
Le représentant tchadien aux Nations unies Mahamat Zene Cherif a annoncé la tenue à N’djamena le 9 janvier prochain d’un sommet devant réunir tous les partenaires internationaux pour une évaluation de la situation sécuritaire et politique qui se trouve actuellement dans l’impasse. L’importance de la présence des soldats tchadiens dans la Misca est même soutenue par l’opposition tchadienne. En effet, le Coordinateur adjoint du Conseil patriotique des Forces pour le Changement a déclaré que les troupes tchadiennes sont les plus actives sur le terrain, avec les troupes françaises, dans la dissuasion des ex-Séléka et des milices anti-Balaka.
Même en passant outre la réticence du Tchad, un envoi de Casques bleus ne devrait pas se faire dans l’immédiat. Le Conseil de sécurité attend un rapport du Secrétaire général Ban Ki-moon avant de décider un tel déploiement. Or, selon les premières estimations, ce rapport ne devrait être présenté pas avant la fin du mois de février. Les Nations Unies manquent également de moyens pour venir à l’aide humanitaire concernant des déplacés dans le pays, estimés à plus d’un million. Une conférence des donateurs doit se tenir le 1er février prochain à Addis-Abeba.