Des responsables ont annoncé jeudi l’établissement par l’armée française d’une base dans le nord du Niger. Elle doit permettre une meilleure gestion de la menace que représentent les activistes liés à Al-Qaïda et qui évoluent dans la zone sahélo-saharienne, du sud de la Libye à la Mauritanie.
Cette base est en cours d’achèvement et pourra accueillir 200 soldats ainsi qu’un soutien aérien. Son installation fait partie du redéploiement des troupes françaises cette année dans le cadre de l’opération régionale de contre-terrorisme « Barkhane ». Avec déjà un poste avancé installé au Tchad, à 200 kilomètres de la frontière libyenne, l’armée française poursuit l’objectif de rejoindre des points d’intérêt,c’est-à-dire des points de transit susceptibles d’être empruntés par les terroristes.
Ayant établi son centre de commandement à N’Djamena, capitale du Tchad, l’opération « Barkhane » mobilise quelque 3 000 soldats français qui opèrent au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Tchad, des pays à cheval sur la bande sahélienne, et un millier d’autres hommes au Gabon et au Sénégal qui fournissent un soutien logistique.
L’anarchie est totale en Libye et l’instabilité du pays ainsi que le vide politique dans les villes du Nord ont donné toute la latitude aux groupes islamistes de prendre position dans le Sud désertique, au grand dam des responsables français. Entre les combattants liés à AQMI et ceux liés au groupe dissident dirigé par Mokhtar Belmokhtar, les djihadistes y seraient au nombre de 300. Mais aucune intervention militaire des puissances occidentales n’est prévue pour le moment. La Libye est actuellement aussi sensible qu’une poudrière, avec une myriade de groupes armés dans le pays, soutenus au gré d’intérêts souvent divergents par les pays voisins.