L’ONU a annoncé lundi la reprise de l’acheminement de l’aide alimentaire au Soudan du Sud via le Nil, pour la première fois depuis que ce jeune pays a proclamé son indépendance en 2011.
Selon le PAM (Programme alimentaire mondial), la réouverture de cette route fluviale va permettre de réduire les coûts de transport de l’aide alimentaire qui était jusqu’alors assurée par avions et hélicoptères, coûtant six à sept fois plus cher.
« Cela fera une énorme différence dans nos efforts pour apporter une aide alimentaire aux personnes dans le besoin critique », a déclaré Stephen Kearney, le représentant du PAM au Soudan du Sud, ajoutant que « la menace d’une catastrophe alimentaire reste très présente, avec le retour de la saison sèche en début d’année 2015 ».
Depuis que ce pays a fait sécession en 2011, sa frontière avec le Soudan est restée fortement militarisée, coupant presque tout le trafic commercial et humanitaire transfrontalier le long du Nil. Il aura fallu d’intenses négociations entre les deux pays pour que la voie soit finalement rouverte.
Le PAM a indiqué avoir effectué des milliers de vols au cours de l’année écoulée, pour livrer de l’aide alimentaire et nutritionnelle à plus de 2,5 millions de sud-soudanais retranchés dans des zones difficiles d’accès en saison pluvieuse. Dans le cadre de cette reprise du transport transfrontalier, cette instance onusienne a utilisé des camions ainsi que des barges fluviales pour délivrer 4 560 tonnes de nourriture aux personnes touchées par le conflit, notamment les réfugiés vivant dans les camps de Maban, dans l’État du Haut-Nil.Elle envisage dès lors d’acheminer prochainement 21 000 tonnes de nourriture supplémentaires envoyées par les États-Unis et récemment déchargées à Port-Soudan, au Soudan voisin.