Le groupe pétrolier français Total a affirmé mercredi qu’il avait reçu des informations lui confirmant l’attaque d’un de ses sites pétroliers en Libye par un groupe armé qui aurait apparemment fait trois otages.
Un des porte-paroles de Total a affirmé que le champ pétrolier de Mabrouk, situé à une centaine de kilomètres au sud de Syrte, et qui est conjointement exploité avec la compagnie nationale de pétrole libyenne (NOC), avait été attaqué dans la nuit de mardi à mercredi par des miliciens armés. Le groupe français a également certifié que trois personnes expatriées avait été retenues en otage en assurant qu’aucun d’entre eux n’était de nationalité française.
La NOC a, pour sa part, précisé que les employés travaillant sur le site de Mabrouk, situé à 500 kilomètres l’Est de Tripoli, avaient été évacués à temps, sans pour autant préciser si les ravisseurs avaient fait des victimes parmi les gardes des installations pétrolières dépendant de l’armée régulière libyenne.
La production du champ pétrolier, qui était dirigée par la Mabrouk Oil Opération, coentreprise du groupe Total et NOC, avait été arrêtée en décembre dernier suite à la détérioration des conditions de sécurité dans la région. Le groupe français avait déjà retiré dès 2013 la totalité de son personnel français, craignant une augmentation des violences en Libye.
La ville de Syrte, ancien bastion des fidèles à l’ancien régime de Mouammar Kadhafi dans le centre de la Libye, est devenue un fief pour des groupes islamistes radicaux comme Ansar Al Charia. De nombreuses installations pétrolières avaient également fermé en raison notamment de l’arrêt du fonctionnement des terminaux d’exportation de pétrole.
D’après certains spécialistes, les affrontements se sont multipliés dans cette région du pays suite à l’offensive en décembre dernier des milices de Fajr Libya (Aube de la Libye) qui contrôlent la capitale libyenne et qui tentent de s’emparer de ces sites pétroliers stratégiques.