L’armée tchadienne est parvenue mardi à reprendre la localité de Gamboru aux islamistes de Boko Haram qui la contrôlaient depuis plusieurs semaines. Il s’agit de la première incursion des troupes tchadiennes en territoire nigérian.
Les bombardements de l’armée tchadienne et les affrontements violents qui en ont suivi ont duré une heure. Au terme de ces combats, deux mille militaires tchadiens, auparavant basés plusieurs jours durant à Fotokol au Cameroun aux côtés des forces camerounaises, ont traversé la frontière avec leurs blindés pour prendre position à Gamboru.
Le ministre tchadien de la Communication et porte-parole du gouvernement Hassan Sylla a expliqué que l’intervention de l’armée tchadienne s’inscrivait dans le cadre d’un accord conclu entre N’Djamena et Abuja. Il affirme que l’armée de son pays a usé de « son droit de poursuite » après que ses positions à Fotol ont été attaquées par Boko Haram. L’opération tchadienne est soutenue par la France. Des sources officielles de l’Hexagone ont rapporté des missions de reconnaissance aériennes menées par l’armée française au-dessus du Tchad et du Cameroun.
L’armée tchadienne a également pris position au Niger, à la frontière avec le Nigéria. Un contingent de 400 véhicules et de chars ont été déployés de Mamori à Bosso, deux bourgades de l’est nigérien séparées du Nigéria par une rivière dont les eaux ont fortement baissé, ce qui donne actuellement aux troupes tchadiennes la possibilité d’entrer sans problème avec leur arsenal au Nigéria.
Le Tchad veut montrer l’exemple avec le soutien de son président Idriss Déby, le plus fervent promoteur d’une large coalition régionale pour lutter contre les insurgés de Boko Haram dont la menace prend chaque jour de plus en plus d’ampleur.