L’ampleur de la multiplication de groupes armés rebelles dans le nord du Mali a éclaté au grand jour avec l’annonce d’un accord de paix le 1er mars dernier à Alger. Cette situation, avec des groupes désormais davantage motivés par des intérêts financiers que par des idéologies, entrave l’établissement d’une paix durable dans la région.
L’annonce de paix a été signée à Alger par le gouvernement malien et d’autres groupes armés mais pas par la rébellion à dominante touareg qui a été exhortée mercredi par le Conseil de sécurité des Nations unies à se joindre aux signataires. Le nord du Mali est gangréné par le narcotrafic, et toutes les factions en présence dans la région, des djihadistes aux milices favorables à Bamako, souhaitent leur part du gâteau. La bataille pour le contrôle des routes de transit de la cocaïne prend de l’ampleur. Selon des sources dans la région, les récents combats meurtriers autour de Tabankort, à mi-chemin entre le fief rebelle de Kidal et Gao, contrôlé par des forces favorables à Bamako, avaient pour motif le contrôle d’une de ces routes, le point de passage dans la vallée stratégique de Tilemsi, convoitée par les trafiquants de tous genre.
Toutefois dans cette situation confuse d’alliances changeantes, le vent semble globalement tourner en faveur de Bamako. Le gouvernement malien collectionne les défections au sein des groupes du nord. La dernière a eu lieu en pleines négociations d’Alger. Il s’agissait de celle d’un commandant militaire de la branche pro-rébellion du MAA (Mouvement Arabe de l’Azawad), frère d’un chef historique d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique tué en 2014 par les forces françaises toujours présentes dans la région.
La fragmentation du nord du Mali représente un obstacle de taille pour l’établissement d’une paix durable dans cette partie du pays.Et la réconciliation entre ces groupes armés est unanimement reconnue comme un pré-requis indispensable à la paix.