Le président Nigérian est-il en train de perdre son pari contre Boko Haram ? En dépit des promesses de vaincre le groupe terroriste et de libérer plus de 200 lycéennes enlevées depuis un an et demi, Muhammadu Buhari peine à concrétiser ces objectifs et encore plus à convaincre.
Devant l’Assemblée générale de l’ONU réunie à New York, le chef d’Etat nigérian a réitéré la promesse de libérer les jeunes filles, kidnappées en avril 2014 par le groupe sanguinaire, et jamais retrouvées depuis. L’enlèvement de 276 lycéennes, dont 57 ont réussi à échapper à la vigilance des combattants de la secte extrémiste, avait suscité l’indignation au niveau international. Une large campagne baptisée « Ramenez-nous nos filles » avait enflammé les réseaux sociaux, avant d’être gagnée par la lassitude et de tomber lentement dans l’oubli.
Pressé par une opinion nigériane déçue et l’incompréhension internationale, le président Buhari avait également promis, à la mi-septembre, d’amnistier les terroristes de Boko Haram emprisonnés, en échange de la libération des lycéennes.
Mais, Les observateurs estiment que la plupart des chefs d’Etat réunis à New York se font peu d’illusion sur la capacité du président ou de l’armée nigériane à inquiéter Boko Haram. Gangrenée par une corruption endémique, l’armée au Nigeria ne fait que constater, dans la plupart des cas, les massacres et les attentats suicides commis par les combattants fous de la secte terroriste. Sous la direction de son chef Abubakar Shekau, Boko Haram a provoqué la mort de plus de 15000 personnes et forcé des centaines de milliers d’autres à fuir leurs villages et leurs foyers.
Quelques espoirs ténus sont toutefois entretenus par la Force d’intervention conjointe multinationale. La MNJTF regroupe d’autres pays de la région, déterminés à en découdre avec le groupe terroriste, dont les exactions ont débordé les frontières du Nigeria.
Composée du Cameroun, du Tchad, du Niger, du Bénin et du Nigeria, la MNJTF représente aujourd’hui l’unique force crédible face à Boko Haram. Les coups durs assénés au groupe terroriste par l’armée tchadienne et les forces camerounaises notamment, font renaître l’espoir d’une possible défaite de la secte de Abubakar Shekau.