Le gouverneur de la région du Nord-Kivu, Julien Paluku, a accusé jeudi la mission onusienne en RDC d’avoir accidentellement tué cinq civils en début de semaine, un incident qui pourrait compliquer davantage les relations qu’entretient la MONUSCO avec les autorités régionales.
M. Paluku a notamment précisé que suite à une attaque héliportée qui visait des rebelles armés dans la région du Nord-Kivu, les bombardements lancés lundi par la MONUSCO ont malheureusement tué plusieurs civils. Le bilan provisoire établi par les autorités régionales fait état de cinq morts. Mais il se pourrait bien que le nombre de victimes indirectes de cet incident tragique augmente dans les jours qui viennent, a précisé le responsable politique.
D’après le gouvernement régional du Nord-Kivu, l’attaque aurait été lancée sans préavis de la part de la MONUSCO. Or, la réglementation en la matière impose que la force onusienne informe à l’avance les autorités du Nord-Kivu de chaque attaque militaire, chose qui n’a apparemment pas été effectuée en début de semaine.
Suite à cet imbroglio militaire, les autorités du Nord-Kivu ont annoncé avoir convoqué les chefs des forces armées de la MONUSCO pour s’expliquer sur leur geste. Une démarche qui risque de compliquer encore davantage les relations entre les deux parties, même si elle a permis aux autorités locales d’avoir plus de détails sur les procédures appliquées durant l’attaque aérienne de lundi.
Ces déclarations du gouverneur Julien Pakulu interviennent alors que le chef de la Monusco, Martin Kobler, était mercredi devant le conseil de sécurité de l’ONU à New York pour faire part de ses préoccupation à propos du conflit qui ronge la région du Nord-Kivu depuis plusieurs années.
Il a notamment souligné les fortes tensions politiques qui persistent dans cette région et appelé Kinshasa à garantir une campagne équitable pour des élections crédibles dans le Nord-Kivu.