Une nouvelle vague d’attaques suicides menée par Boko Haram contre le Tchad et le Cameroun durant le week-end ont fait des dizaines de morts dans les deux pays qui sont engagés dans la Force régionale destinée à combattre le groupe terroriste nigérian.
Samedi, plusieurs kamikazes appartenant à la secte islamiste terroriste, ont ciblé le village tchadien de Baga Sola, situé sur la rive du lac Tchad. Profitant du jour de marché dans le village, cinq membres du terrible groupe terroriste se sont fait exploser au milieu de la foule, faisant au moins 37 morts et une cinquantaine de blessés, dont certains sont dans un état très grave. Suite à ces attaques meurtrières, les autorités tchadiennes ont affirmé que la situation était « sous contrôle », mais invité la population à faire preuve de vigilance.
Dimanche matin, soit quelques heures seulement après cette attaque brutale, Boko Haram a lancé deux femmes kamikazes contre le village de Kangaleri, à une trentaine de kilomètres de la ville de Mora, dans l’extrême-nord du Cameroun, où elles ont fait exploser leurs charges tuant neuf personnes.
Le Tchad comme le Cameroun font partie de la Force d’intervention conjointe multinationale (MNJTF), qui comprend également le Nigeria, le Bénin et le Niger. Au cours des derniers mois, la force régionale conjointe a porté des coups très douloureux à Boko Haram. Ceci explique en grande partie le déchaînement de violence de la part du groupe terroriste nigérian, qui adresse ainsi un message aux pays de la région pour bien leur signifier que sa capacité de nuisance est encore grande.
Mora, à proximité de laquelle l’attaque-suicide s’est produite, est en effet le quartier général du 1er secteur de la Force régionale conjointe, la MNJTF dont le siège est établi à N’Djamena.
Les attaques de Boko Haram ont fait au moins 17 000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés depuis 2009, majoritairement au Nigeria, mais de plus en plus dans les pays voisins aussi.