La visite à Paris, mercredi et jeudi, du président Malien Ibrahim Boubacar Keïta, prend l’allure d’une recherche du soutien de la France pour aider le Mali à sortir de l’impasse durable qui s’installe dans le pays, en dépit de l’accord de paix signé en juin à Alger, entre le gouvernement et la rébellion touarègue et islamiste dans le Nord du pays.
A Paris, français et Maliens mettent volontiers en avant la dimension économique de la visite du chef d’Etat du Mali. Lors d’une conférence de presse mercredi à Paris avec son homologue Malien, le président François Hollande a ainsi annoncé l’octroi par la France à Bamako, d’une aide de 360 millions d’euros.
Un montant dont une bonne partie (80 millions d’euros) est destinée à l’effort de sécurisation du nord du pays, particulièrement la région de Kidal. Cette vaste zone est en effet régulièrement secouée par des affrontements sanglants avec les groupes islamistes armés et le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui revendique l’autonomie de la région.
Malgré l’énergique intervention militaire française contre les islamistes en janvier 2013, le Nord du Mali demeure en proie à une insécurité chronique. Débutée au plus fort de la poussée touarègue et jihadiste qui avait failli diviser le Mali en deux parties, l’arrivée des troupes françaises au Mali n’a pourtant pas réussi à rétablir la sécurité dans le pays, particulièrement au Nord.
Face à l’enlisement de la situation, Paris cherche une plus grande implication de la communauté internationale, selon les observateurs. Une implication non seulement militaire à travers la force de la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), mais aussi financière.
Paris accueille ainsi jeudi, parallèlement à la visite d’IBK, la conférence sur la reconstruction du Mali, qui sera présidée par le président Hollande conjointement avec son hôte Malien.