Un double attentat suicide a été commis samedi dans une localité de l’Extrême-Nord du Cameroun, faisant au moins sept morts, dont les deux femmes kamikazes, et plusieurs blessés, a confirmé le gouverneur de la ville de Dabanga, Midjiyawa Bakary.
L’attentat a été commis par deux femmes qui se sont fait exploser vers 18h00, a-t-il indiqué, précisant que la première a actionné sa charge explosive dans une maison d’habitation tandis que la seconde l’a fait « près d’un atelier de soudure ». En comptant les deux kamikazes, le bilan provisoire est de sept morts. Le gouverneur a ajouté que deux militaires employés dans le cadre de la lutte contre le groupe islamiste nigérian Boko Haram ont été « grièvement blessés ».
L’Extrême-Nord du Cameroun est devenu le théâtre d’attentats-suicides et d’attaques en tout genre, mais c’est la première fois que la ville de Dabanga est visée par des attentats suicides. Il y a une semaine, quatre femmes kamikazes s’étaient fait exploser dans les environs de Fotokol, dans la même région du Cameroun, tuant cinq civils, dont un chef traditionnel.
Le 9 novembre dernier, dans la même région de Fotokol, trois civils avaient été tués au cours de l’attentat suicide mené par deux femmes kamikazes près d’une mosquée. Au total, depuis le mois de juillet, plus de 100 personnes ont péri dans l’Extrême-Nord camerounais dans une vingtaine d’attentats attribués aux islamistes nigérians. Ces derniers revendiquent rarement ces attaques, mais le recours à des jeunes filles pour commettre des attentats suicides est un mode opératoire qui leur est unanimement reconnu.
La persistance des attaques dans le nord du Cameroun ainsi que dans les régions transfrontalières environnantes sonne comme un aveu d’échec pour la coalition régionale militaire regroupant les pays riverains du lac Tchad, qui est malgré tout parvenue à contenir l’expansion territoriale de Boko Haram dans le nord-est du Nigéria.