Au moins douze personnes ont été tuées lundi dans une nouvelle attaque de rebelles ougandais dans le nord-est de la République Démocratique du Congo, un incident tragique qui relance le débat sur le manque de sécurité dans ces régions reculées du pays.
L’attaque qui a eu lieu dans le nord de la province du Nord-Kivu, a ciblé la ville d’Eringeti. Le bilan avancé par le Centre d’études pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits de l’homme (Cepadho), une ONG locale, dépasserait les 12 morts et serait évalué à près de 30 personnes tuées dont 14 rebelles des Forces Démocratiques Alliés (ADF), sept civils, huit militaires congolais et enfin un casque bleu.
D’après les témoignages de plusieurs personnes présentes sur place lors de l’offensive des rebelles, une bonne partie de la ville a été saccagée par les miliciens. Au total, se sont plus de 40 maisons qui ont été incendiées lors de cette attaque des rebelles ougandais.
La ville d’Eringeti, située dans le nord-est du pays, se trouve dans la zone d’action des ADF, des rebelles musulmans accusés d’être les instigateurs d’une série de massacres ayant coûté la vie à plus de 450 civils depuis le mois d’octobre 2014. La succession de ces attaques a d’ailleurs provoqué en mai dernier un mouvement de contestation populaire visant principalement les autorités congolaises, accusées de faillir à leur devoir de protéger la population contre les rebelles ADF.
Pour calmer les esprits, le président congolais Joseph Kabila avait remplacé en juin dernier le commandant de l’opération militaire contre les groupes armés de la région. Une décision qui s’est avérée fructueuse sur le court terme grâce à une baisse drastique du nombre d’attaques. Toutefois, la récente recrudescence des exactions commises par les rebelles de l’ADF a ravivé les inquiétudes des populations locales quant à leur sécurité dans ces régions.