La bagarre qui a éclaté mardi au parlement sud-africain entre le service d’ordre et des députés de l’opposition, qui réclamaient le départ de l’hémicycle du président Jacob Zuma, illustre le climat de tension politique dans lequel s’enlise l’Afrique du Sud depuis des mois.
L’expulsion musclée des députés de l’EFF, (parti de gauche radicale des combattants pour la liberté économique) a fait réagir ces derniers. Ils ont échangé des coups de poing avec la sécurité du parlement, transformant l’hémicycle en scène de pugilat sous le regard résigné du président Zuma.
C’est la deuxième fois en une quinzaine de jours que la vingtaine de députés de l’EFF se font expulser de force du parlement. Les députés EFF réclament la démission du président qui a été reconnu coupable d’implication dans des scandales de corruption.
La Cour constitutionnelle, la plus haute juridiction sud-africaine avait, à la fin mars, reconnu Jacob Zuma coupable de violation de la Constitution et d’avoir dépensé quelque 20 millions d’euros d’argent public dans la rénovation de sa résidence privée.
Après cet incident, le président a appelé au dialogue, mais cette invitation risque de rester lettre morte à trois mois d’élections municipales qui s’annoncent compliquées pour Jacob Zuma. Surtout que le président est mis sous pression, y compris dans son propre camp.
En décembre dernier, Jacob Zuma avait provoqué une vive inquiétude des marchés en Afrique du Sud et ébranlé la devise nationale, le rand, en désignant trois ministres des Finances successifs en moins d’une semaine.
La confusion provoquée par ces décisions impromptues, ajoutée aux accusations de corruption, ont poussé certains membres influents de l’ANC à demander également la démission du président.
Pour ces membres influents du Congrès national africain qui craignent que les frasques de Jacob Zuma ne se répercutent sur les résultats électoraux du parti, il s’agit surtout d’éviter un vote-sanction contre le parti.