Plusieurs centaines de mozambicains sont descendus manifester ce week-end dans les rues de Maputo pour dénoncer la reprise des combats entre les forces gouvernementales et le mouvement d’opposition armée Renamo.
Il étaient près de 800 personnes à avoir battu le pavé samedi dans les grandes artères de la capitale. Des manifestations qui avaient pour objectif principal de s’opposer à la situation de guerre qui sévit depuis des mois et qui oppose d’un côté les forces du Frelimo, l’ancien front rebelle actuellement au pouvoir et de l’autre l’opposition armée, plus connue sous le nom de Renamo.
Le Mozambique avait été déchiré par une guerre civile meurtrière qui a fait environ un million de morts entre 1976 et 1992. Après une vingtaine d’années de calme, le pays a replongé dans l’instabilité depuis que la Renamo a repris les armes contre le Frelimo en 2013.
Pour les manifestants présents samedi à Maputo, ces protestations populaires visent à faire entendre les voix de ceux qui subissent les conséquences directes de la guerre entre le Frelimo et la Renamo.
Plusieurs milliers de personnes pâtissent en effet de ces combats qui ont principalement lieu dans la région de Gorongosa, située dans le centre du pays. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, pas moins de 11 000 personnes ont déjà trouvé refuge au Malawi voisin.
Le bilan économique du pays pâtit également de la reprise des combats entre le Frelimo et la Renamo. Les deux mouvements armés ont en effet anéanti toute l’industrie touristique qui subsistait dans certaines régions du pays, à cause principalement des combats et de l’insécurité.
Le rendement agricole a également fortement baissé dans les régions impactées par la guerre depuis quelques mois. En cause, les agriculteurs qui fuient en masse leurs terres pour se réfugier dans des régions moins dangereuses.
Depuis maintenant près de quatre ans, le Mozambique est plongé dans une guerre civile qui oppose les deux principaux groupes armés du pays. Malgré les nombreuses tentatives de médiations de la communauté internationale, la Renamo et le Frelimo refusent de déposer les armes, au grand dam des populations locales.