Le ministre algérien des Affaires étrangères et son homologue malien ont entamé lundi la 11eme session du comité stratégique algéro-malien pour le Nord Mali, une rencontre qui devrait durer deux jours et faire le décevant bilan d’un accord de paix qui ne cesse d’être foulé aux pieds par les groupes armés.
Cette session qui coïncide avec le premier anniversaire de la signature de l’accord de paix d’Alger, va notamment être l’occasion pour les deux parties d’évaluer l’avancement dans la mise en œuvre de cet accord et d’identifier les moyens de dynamiser le processus.
La tenue de cette réunion permettra dans une moindre mesure de pointer du doigt les différents points de faiblesses qui entourent l’accord d’Alger et qui ont contribué à sa non- application par les parties prenantes du conflit au Mali.
Initiatrice de ce projet, l’Algérie voulait faire de cet accord de paix un modèle de coopération sud-sud. Une initiative qui n’arrive à s’imposer sur le terrain, puisque depuis sa signature par les principaux mouvements rebelles du Nord du Mali en juin 2015, l’accord d’Alger a été transgressé un nombre incalculable de fois.
Les parties au conflit n’osent cependant pas réajuster ou renégocier l’accord par peur de retomber dans l’état de guerre qui prévalait avant juin 2015.
Cette désillusion a contraint un grand nombre d’habitants à quitter les régions du Nord du Mali. Fuyant le climat d’insécurité qui règne dans ce provinces reculées du pays, plusieurs milliers de réfugiés maliens ont préféré s’installer ailleurs en attendant un éventuel retour au calme.
Pour les observateurs, cette situation est due à plusieurs facteurs, dont le manque d’initiatives de la part des mouvements rebelles maliens. Plus grave encore, les autorités intérimaires, censées être opérationnelles au plus tard trois mois après la signature de l’accord, ne sont toujours pas installées.