Le nouveau président gambien Adama Barrow a annoncé durant le week-end plusieurs décisions stratégiques visant à modifier le mode de fonctionnement de ce petit pays d’Afrique de l’Ouest qui est resté pendant plus de 22 ans sous le joug du régime de Yahya Jammeh.
Le président élu Adama Barrow a ainsi annoncé une « refonte complète » du gouvernement. Une dissolution sera donc probablement décidée dans les jours qui suivent. « Mon gouvernement examinera tous les domaines et il y aura une refonte complète du système », a assuré M. Barrow.
Néanmoins ce chamboulement au niveau de l’exécutif ne touchera pas le service des renseignements. Le nouveau président a ainsi déclaré que cet organe continuera à exister comme auparavant et qu’il gardera à ce titre le général Ousmane Badjie comme chef des renseignements.
Une décision qui a créé l’étonnement, puisque ce sont ces mêmes services de renseignements qui ont participé à imposer l’ordre dans le pays lorsque Yahya Jammeh refusait de céder le pouvoir.
Lors d’une conférence de presse tenue samedi à Banjul, Adama Barrow a également précisé que la Gambie était une République et non pas une « république islamique » comme l’avait décrété en 2015 Yahya Jammeh.
Par conséquent, M. Barrow rétablira la semaine des cinq jours ouvrés en Gambie. Un choix qui se concrétisera pas la disparition automatique du vendredi chômé.
Ces mesures, bien que superficielles seront probablement suivies dans les semaines à venir par d’autres décisions plus vigoureuses. Les observateurs attendent notamment un bouleversement au niveau des questions économiques.
Ils estiment par exemple qu’un plan de privatisation des grandes entreprises publiques ne serait pas un luxe pour renflouer les caisses de l’Etat gambien et permettre, par la même occasion, de donner un coup de pouce aux investisseurs.