Le 28eme sommet ordinaire de l’Union Africaine (UA) qui s’est ouvert lundi à Addis-Abeba, est l’occasion pour plus d’une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernements de se pencher pendant deux jours sur les défis auxquels fait face l’Afrique et, surtout, de proclamer l’adhésion du Maroc à l’organisation après trois décennies d’absence, en protestation contre l’admission en 1984 de la république sahraouie, autoproclamée par le mouvement Polisario avec le soutien de l’Algérie.
Parmi les sujets-clés à l’ordre du jour, il y a aussi un qui préoccupe particulièrement la communauté africaine : L’indépendance financière de l’UA. Depuis sa création en 1962, l’UA n’a jamais acquis une indépendance financière totale. En effet, tout au long de son histoire, l’organisation panafricaine a bénéficié d’injections de fonds répétés de la part d’organismes et de pays étrangers.
Pour le seul exercice 2016-2017, l’organisation panafricaine a estimé à 707 millions d’euros son budget total. Un chiffre qui repose à plus de 73% sur l’apport des donateurs étrangers. L’Union Européenne, les Etats Unis, la Chine et la Banque Mondiale figurent sur la liste des principaux donateurs.
Afin d’inverser cette tendance, des experts mandatés par l’UA ont proposé un plan visant à mettre en place une taxe au niveau continental. Un montant équivalent à 0,2% du total des importations de chaque Etat membre sera prélevé pour participer au budget de l’UA. Cette solution permettra ainsi d’assurer l’autonomie financière de l’UA sur le long terme.
Toutefois, avant de pouvoir décider de l’application de cette taxe, les Etats membres de l’UA réunis pour ce sommet devront choisir un président pour la Commission de l’UA. Cinq prétendants provenant de différentes régions d’Afrique briguent la place de la présidente sortante, la sud-africaine Dlamini Zuma.
Le sommet d’Addis-Abeba est par ailleurs marqué par la présence du Roi du Maroc, le royaume s’apprêtant à réintégrer l’UA où il dispose du soutien d’une large majorité d’Etats membres. Mohammed VI s’est en effet entretenu, dimanche dans la capitale éthiopienne, avec plusieurs chefs d’État africains. Il a également offert une réception aux dirigeants africains, en présence notamment du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et du président palestinien, Mahmoud Abbas.