Au Mali, la conférence d’entente nationale qui s’est tenue tout au long de la semaine passée à Bamako a débouché sur une recommandation pour le moins surprenante: les autorités maliennes doivent négocier avec les chefs djihadistes afin de mettre un terme à l’instabilité dans le pays.
Les participants à cette rencontre qui s’est achevée dimanche, ont en effet recommandé de faire entrer dans le tour de table des négociations les chefs des groupes djihadistes tels que Iyad Ag Aghali et Amadou Kouffa.
Le document issu de cette conférence cruciale précise que ces négociations seront marquées du sceau de la laïcité qui caractérise l’Etat malien. Ainsi donc, les questions relatives aux religions ne seront pas débattues.
Même si Bamako s’est toujours opposé à cette solution, les observateurs estiment que l’Etat malien pourrait bien faire marche arrière sur sa décision étant donné que les groupes djihadistes sont au centre de la crise malienne. A cet effet, le président malien Ibrahim Boubacar Kaita a promis la mise en place d’un comité de sages pour trancher sur la question.
L’autre sujet majeur de cette rencontre a été le dossier relatif à la région de l’Azawad, dans le Nord du pays. La Conférence d’entente nationale n’a pas réussi à trouver un consensus entre les parties qui défendent le statut juridique et politique de la région de l’Azawad et celles qui soutiennent que le terme « Azawad » ne doit plus renvoyer à un projet politique.
Enfin, les participants à cette rencontre ont décidé de mandater une commission d’audit afin de diagnostiquer les projets réalisés dans les régions du nord Mali. Cette décision vise ainsi à s’assurer qu’il n’y a pas de détournement de fonds publics. La Conférence d’entente nationale sera complétée par d’autres rounds de négociations dans les mois à venir. Un processus long et laborieux dont l’issue est encore incertaine.