Nigeria : Un nouveau groupe armé revendique une attaque contre un oléoduc

Un nouveau groupe armé nigérien dénommé «Niger Delta Greenland Justice Mandate (NDGJM), a revendiqué dans un communiqué publié mercredi soir, l’explosion d’un important oléoduc dans le sud du Nigeria, mettant en garde qu’il ne s’agit que de la première d’une longue série d’attaques similaires.

L’oléoduc d’Urhobo, dans l’Etat du Delta, a été détruit mardi. Il traverse la localité d’Isoko et appartient à la compagnie nationale NPDC (Nigerian Petroleum Development  Company). Une source proche des forces de sécurité locales,  a indiqué que l’explosion a été causée par de la dynamite.

Les communautés des alentours du lieu de l’explosion souffrent en plus de la pollution engendrée par l’écoulement du brut des conduites endommagées.

Cette attaque est survenue deux jours à peine après l’annonce de la création du groupe NDGJM, par son porte-parole, le «général» Aldo Agbalaja. Le groupe avait en même temps, annoncé que sa première attaque contre les installations pétrolières nigérianes surviendrait dans les 48 heures qui suivraient. Le NDGJM a demandé à toutes les multinationales qui exploitent le pétrole au Nigeria «d’évacuer leur personnel».

Pour les autorités nigérianes, ce nouveau groupe armé est une épine de plus dans le pied du pouvoir. Le NDGJM est un groupe distinct des Vengeurs du Delta, un groupe qui est né en début d’année et qui a déjà revendiqué de nombreuses attaques contre des installations pétrolières dans le pays.

Ces attaques ont entraîné une forte réduction de la production pétrolière depuis le début de l’année, plongeant le Nigeria, qui souffre en plus de la chute des cours du brut, dans une situation économique inquiétante puisque le pétrole contribue à 70% aux revenus de l’Etat.

Pour faire face à ces groupes indépendantistes, réclamant la sécession de la région pétrolifère du Delta du Niger et refusant de reconnaître Muhammadu Buhari, un musulman issu de la zone nord, comme président, le gouvernement a annoncé la semaine dernière qu’il avait repris le versement d’allocations à d’anciens rebelles du MEND, groupe historique dont est issu toutes ces micro-factions, dans le cadre d’un programme d’amnistie.