La mission des Nations unies au Mali (Minusma) a annoncé lundi après-midi que l’un de ses soldats avait été tué et plusieurs autres blessés, dont cinq grièvement dans une attaque contre l’un de ses camps dans le nord du Mali, une opération qui confirme la menace persistante des groupes armés dans le pays malgré l’accord de paix signé à Alger en 2015.
Les assaillants ont commencé par tirer des coups de mortiers contre un camp de la Minusma à Aguelhok, dans la région de Kidal, près de la frontière avec l’Algérie. « Une force d’intervention rapide de la Minusma a immédiatement été déployée après les tirs pour en identifier l’origine. Deux des véhicules d’intervention ont alors heurté une mine ou un IED, l’explosion a entraîné la mort d’un Casque bleu », a expliqué la Minusma dans un communiqué.
Cette attaque n’a pas encore été revendiquée, mais les observateurs estiment qu’elle porte la signature des groupes djihadistes et de leurs alliés locaux. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que les extrémistes armés recourent à ce genre d’opérations contre les Casques bleus de la Minusma.
S’appuyant sur les informations qui leur sont fournies par des complices locaux, les assaillants exécutent des tirs de roquettes contre les positions des forces internationales. Lorsque les soldats de la Minusma se lancent à leur poursuite, leurs véhicules sont alors le plus souvent la cible de tirs nourris ou sautent sur des mines ou des IED (engins explosifs improvisés). C’est même devenu le modus operandi favori des groupes armés au Mali.
Pourtant, la Minusma reste déterminée malgré les lourdes pertes subies depuis son déploiement au Mali en 2013. Avec plus d’une soixantaine de morts dans ses rangs, elle enregistre ainsi le plus grand nombre de tués depuis l’intervention onusienne en Somalie entre 1993 et 1995.
Dans son communiqué, la mission onusienne qui compte quelque 13.000 membres au Mali, « affirme que ces attaques n’affaibliront pas la détermination des Nations Unies à soutenir le Gouvernement malien, les parties signataires de l’Accord de paix et le peuple malien dans leurs efforts pour parvenir à une paix et une stabilité durables ».