Au moins 60 personnes ont été tuées jeudi, dans des affrontements dans le sud de la Libye, entre l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar, et des milices rivales soutenant le GNA, le gouvernement d’union dirigé par Fayez Al-Sarraj, dans une recrudescence qui risque de torpiller le timide rapprochement entre les deux responsables.
Les violents affrontements se sont déroulés près de la base aérienne de Brak Al Chati, contrôlée par l’ANL du maréchal Haftar. Les combats auraient fait même plus de 130 morts, parmi lesquels de nombreux civils.
Au cours des derniers jours, la tension s’est déplacée dans le sud libyen où l’autre base de Tamanhent, située près de la ville de Sabha (600 km au sud de Tripoli) est également l’objet de rivalités entre les combattants des deux bords. Pour le maréchal Haftar, qui contrôle déjà toute la partie Est du pays, l’enjeu est d’étendre son emprise également sur le Sud de la Libye.
Cette ambition est toutefois contrecarrée par le président du GNA, Fayez Al-Sarraj, qui peine à étendre son autorité au-delà de Tripoli malgré le soutien de la communauté internationale. Il s’est d’ailleurs tourné vers cette dernière pour fustiger une escalade qui « met le pays au bord de la guerre civile ».
Dans une lettre adressée à l’ONU, l’Union européenne et la Ligue des Etats arabes, le président du GNA appelle la communauté internationale à une « intervention urgente » pour mettre fin à la détérioration de la situation dans le sud libyen. Une situation qui risque, selon Al-Sarraj « d’avorter le processus politique » en Libye.
Cette détérioration de la situation intervient trois semaines après la rencontre entre le président du GNA et l’homme fort de l’Est du pays, le maréchal Khalifa Haftar, qui avait fait croire à un rapprochement imminent en vue de mettre fin au chaos politique et sécuritaire en Libye.