Nouvelles tensions dans les relations entre l’Egypte et le Soudan après la décision du gouvernement de Khartoum d’interdire l’entrée de tous les produits agricoles en provenance d’Egypte, sur fond de vieux différends territoriaux et d’accusations de soutien à la rébellion au Darfour soudanais.
L’embargo a fait l’objet d’un décret signé par le premier ministre soudanais, Bakri Hassan Saleh, qui interdit l’importation de tous les produits agricoles ou d’origine animale. En mars dernier, une première interdiction avait concerné les produits égyptiens uniquement.
Mais cette fois, l’embargo concerne l’ensemble des marchandises agricoles en provenance d’Egypte, aussi bien celles qui y sont produites que celles qui sont réexportées. Le décret interdit également aux «hommes d’affaires soudanais d’utiliser le territoire égyptien pour importer des biens vers le Soudan».
Khartoum sait que cet embargo fera mal aux finances de son voisin du Nord. L’Egypte exporte au Soudan des produits et marchandises agricoles de plus de 400 millions de dollars par an. Mais derrière cette décision qui prend les allures de différend commercial bilatéral se profilent les accusations de tentative de déstabilisation du régime soudanais.
Le gouvernement du président Omar Hassan El Béchir accuse en effet le Caire d’armer les rebelles dans la province soudanaise du Darfour. Khartoum affirme même avoir saisi des blindés et du matériel militaire égyptien, une accusation fermement démentie par les égyptiens.
Pourtant, les relations entre les deux pays avaient connu un semblant d’apaisement à la fin de 2016. Le président Omar El Béchir s’était en effet rendu au Caire en octobre où il a conclu plusieurs accords commerciaux avec le chef d’Etat égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Mais, visiblement, les différends bilatéraux sont plus profonds pour résister à quelques transactions commerciales.