Prévues courant 2017, les élections présidentielles et législatives en République démocratique du Congo ne devraient pas avoir lieu avant la fin de l’année, à cause notamment de l’insécurité dans plusieurs provinces du pays, dont le Kasaï.
C’est le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Corneille Nangaa, qui a confirmé dimanche ce nouveau renvoi des scrutins à l’origine de graves tensions politiques en RDC. La date de 2017 pour la tenue des élections avait fait l’objet d’un accord entre le gouvernement et l’opposition, sous l’égide de l’Eglise catholique.
Mais l’insécurité dans la province du Kasaï (Centre), en proie à des troubles depuis la mort en 2016 d’un puissant chef local, semble peser sur le cours des choses. Jeudi dernier, neuf militaires avaient été jugés dans une affaire de crimes de guerre.
Parmi eux, huit ont écopé de peines de prison allant jusqu’à la perpétuité. Ils ont notamment été poursuivis pour « meurtre suite à la publication d’une vidéo les montrant exécuter sommairement des villageois armés de bâtons.
Depuis septembre 2016, le Kasaï est en proie à des violences meurtrières entre les forces de sécurité et les membres de la rébellion Kamuina Nsapu. Ces derniers ont multiplié les attaques contre les civils et les forces de l’ordre depuis la mort de leur chef.
Afin de calmer les tensions, l’armée congolaise a décidé de mener plus fréquemment des actions sur le terrain. Toutefois, ces missions ont eu pour conséquence d’augmenter le niveau de crispation dans les rangs des militants de la rébellion Kamuina Nsapu.
En moins d’un an, les violences engendrées par cette crise ont causé la mort de plus de 3 000 personnes et ont fait quelque 1,3 million de déplacés.