La région du Kasaï continue d’être secouée par les révélations dramatiques après l’annonce, mercredi, par l’ONU de la découverte de 38 nouvelles fosses communes dans cette zone reculée du pays qui reste impactée par les violences intercommunautaires depuis plus de neuf mois.
Les nouvelles découvertes de fosses communes ont été effectuées dans les sous-régions de Diboko et de Sumbula, toutes deux situées dans le territoire de Kamonia, au Sud-Ouest du Kasaï. Depuis le début des violences en 2016, pas moins de 80 fosses communes ont été répertoriées par l’Organisation des Nations Unies Unies.
Les enquêteurs onusiens pensent vraisemblablement que ce sont les autorités locales qui ont creusé ces fosses communes afin d’y enterrer les rebelles de la milice tribale des Kamwina Nsapu. Ces derniers s’opposent au contrôle de leur région par les forces de l’ordre et réclament une certaine autonomie au niveau administratif et territorial.
Toutefois, la thèse de la responsabilité des autorités locales ne fait pas l’unanimité. De nombreux observateurs estiment en effet que ces fosses communes auraient pu être creusées par les rebelles Kamwina Nsapu eux mêmes afin de rejeter la faute sur les autorités de Kinshasa et ainsi augmenter le niveau de tension dans la région.
D’après les chiffres communiqués par l’ONU, quelque 3 000 personnes ont été tuées depuis le début des violences au Kasaï. En outre, 1,3 million de personnes ont été obligés de fuir les atrocités et de se réfugies ailleurs.