Le président malien Idriss Boubacar Keita a entamé lundi à Bamako une série de rencontres avec des responsables politiques de différents horizons afin de se mettre d’accord sur les principaux points sur lesquels devrait porter la prochaine révision constitutionnelle qui devrait être soumise à référendum.
Ces entretiens à huis-clos avec les partis politiques et la société civile continueront jusqu’en fin de semaine. Une démarche qui vise à ouvrir le dialogue en vue d’apaiser les tensions sur le sujet hautement polémique de révision du texte fondamental.
Après 25 ans, la constitution malienne pourrait en effet connaître de profonds changements. Pour le gouvernement, l’objectif principal de cette révision est de mettre la constitution en concordance avec l’accord d’Alger, signé en mai-juin 2015 entre le gouvernement et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).
L’accord est toujours en souffrance et cette modification de la loi fondamentale, si elle est adoptée, permettrait une plus grande décentralisation et une meilleure représentation des populations du nord du pays dans les institutions nationales, plaide le gouvernement.
L’une des mesures phares de ce projet est la création d’assemblées constituantes dotées de pouvoirs importants dans les cinq régions administratives du Nord du pays. Une démarche fortement critiquée par l’opposition, qui s’oppose au référendum accusant le président IBK de chercher à élargir ses prérogatives.
Le projet de révision de la constitution intervient alors que la situation reste tendue dans le nord du pays, avec des affrontements meurtriers qui ont lieu régulièrement entre troupes gouvernementales et groupes séparatistes ou djihadistes.