L’accalmie relative observée depuis quelques semaines au Soudan du Sud a été rompue par la reprise des hostilités, les troupes gouvernementales de l’Armée Populaire de Libération du Soudan (APLS) ayant annoncé lundi avoir tué au moins 91 rebelles dans des combats qui ont éclaté dimanche dans le nord de la capitale Juba.
Cette situation pourrait exacerber les tensions entre le gouvernement de Juba et la communauté internationale, alors que les combats se poursuivaient toujours mardi entre, d’un coté les mouvements rebelles soutenant Riek Machar et les troupes gouvernementales fidèles au président Salva Kiir.
La violence des combats fait craindre un nombre encore plus grand de victimes. Pour Juba, ces violences « coïncident avec le processus de redynamisation des pourparlers de paix à haut niveau entre les dirigeants de la région, et les rebelles tentent d’utiliser ces attaques pour faire chantage sur la communauté internationale car ils veulent plus de territoires ».
Pour sa part, l’ONU avait affirmé cette semaine que Juba faisait tout son possible pour entraver la bonne tenue des pourparlers de paix. La Force de Réaction Rapide (RPF), qui doit continuer de se déployer au Soudan du Sud, reste en effet l’objet de vives tractations avec le gouvernement de Juba.
Ce dernier refuse que la RPF protège l’aéroport de Juba et la base de Tomping, comme le prévoit l’accord de paix. Ce dernier a été conclu en 2015 pour mettre fin à une guerre civile qui a éclaté deux ans seulement après l’indépendance du plus jeune Etat dans le monde, et qui a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés.