Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a présidé mardi à Bamako une cérémonie de réception d’appareils de combat et de transport de troupes, destinés à renforcer les capacités de l’armée malienne dans la lutte contre le terrorisme, particulièrement dans le Nord, au moment où un rapport de l’ONU pointe la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays.
Dans le lot des armements aériens figurent deux hélicoptères offerts par la Russie, qui s’invite ainsi dans la crise malienne. Moscou a promis d’autres équipements militaires, alors que des acteurs de la société civile malienne ont mené une campagne pour récolter des signatures de Maliens sollicitant l’implication de la Russie dans la crise malienne.
Pour Souleymane Traoré, coordinateur du Groupe des patriotes du Mali, les « autorités ont intérêt à collaborer avec la Russie si elles veulent en finir avec le terrorisme ». Après plusieurs mois d’intervention française, la lutte contre le terrorisme s’enlise. « Les attaques continuent et l’insécurité règne dans plusieurs localités du pays. Nous sommes pessimistes à cause de l’incertitude grandissante dans le pays », insiste le responsable du Groupe des patriotes.
Cette inquiétude est confortée par le dernier rapport annuel du Secrétaire général de l’ONU. Pour Antonio Guterres, non seulement la situation sécuritaire et humanitaire s’est « nettement détériorée », mais « presque aucun progrès n’a été fait dans l’application de l’accord de paix » tout au long de l’année 2016.
Parmi les questions qui achoppent, le retard dans la mise en œuvre du programme DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion). Antonio Guterres estime qu’il est urgent que les groupes armés soient activement associés à la mise en place de l’accord de paix, « en proposant leurs listes définitives de candidats pour le processus de DDR ».
Toutefois, les groupes armés exigent des quotas non seulement dans les forces armées, mais aussi dans les autres institutions sécuritaires.