Le Président égyptien Abdel Fattah al-Sissi poursuit sa visite officielle en France, dans un déplacement vivement critiqué par les ONG de défense des droits de l’Homme, alors que le gouvernement égyptien, confronté à l’insurrection islamiste armée, redouble la répression contre les groupes djihadistes.
Dernier épisode de cette guerre larvée, la destruction lundi par l’armée de l’air égyptienne, de huit véhicules qui tentaient de faire entrer des armes à partir de la Libye. Une opération menée parallèlement au ratissage mené par l’armée contre des éléments djihadistes.
Ces derniers avaient attaqué, vendredi, des policiers, faisant 16 morts et de nombreux blessés dans le désert occidental, en direction de la frontière libyenne. C’est cette répression anti-islamiste qui plane sur la visite dans l’hexagone du président égyptien.
De nombreuses ONG sont montées au créneau, dénonçant le bilan « catastrophique » de M. Sissi en matière de droits de l’Homme. Cherchant à stabiliser l’Egypte après le coup d’Etat de 2013 contre le président islamiste Mohamed Morsi, Abdel Fattah Al Sissi a, depuis, lancé une véritable purge dans les rangs des Frères Musulmans et des groupes extrémistes.
Des milliers de partisans islamistes ont été emprisonnés dans le cadre de procès expéditifs. La mouvance islamiste a d’ailleurs été classée par Le Caire en tant qu’organisation terroriste. C’est dans ce contexte que plusieurs ONG dénoncent la visite en France du chef d’Etat égyptien, rappelant que depuis la prise de pouvoir par al-Sissi, quelque 81 exécutions ont eu lieu en Egypte et plus de 1 700 disparitions enregistrées.
Dans une réaction destinée à calmer les ONG, l’Elysée a assuré que la situation en matière des droits de l’Homme serait abordée lors des entretiens entre Emmanuel Macron et al-Sissi.