Le scandale de la vente aux enchères de migrants noirs en Libye, révélé par la chaîne CNN, a déclenché une cascade de réactions, allant de la large dénonciation sur les réseaux sociaux, aux réactions indignées de pays voisins, notamment le Niger et le Mali.
Ces deux pays dont des milliers de ressortissants, incapables de traverser la méditerranée pour rejoindre l’Europe, se retrouvent en situation d’esclavage en Libye, ont ferment réagi. Dimanche, le Niger a convoqué l’ambassadeur de Libye à Niamey, où il lui a été signifiée l’indignation du président Mahamadou Issoufou.
Le chef d’État nigérien a également demandé que la question figure à l’ordre du jour du prochain sommet entre l’Union européenne et l’Union africaine, les 29 et 30 novembre à Abidjan.
Au Mali, des manifestations sont prévues lundi 20 novembre pour protester contre l’esclavage des subsahariens en Libye. Un rassemblement est également programmé devant l’ambassade libyenne à Bamako, où le chargé d’affaires libyen a été convoqué au ministère des Affaires étrangères.
La vidéo diffusée le 14 novembre par CNN montre en effet des migrants noirs vendus aux enchères pour 340 euros à Tripoli. Mis sous pression, le GNA, gouvernement basé à Tripoli a promis une enquête. Mais la marge de manœuvre du GNA est assez limitée sur le terrain.
Les autorités de Tripoli sont affaiblies par l’opposition des autorités rivales de Tobrouk, ce qui aggrave le chaos politique et sécuritaire en Libye. L’annonce de l’ouverture d’une enquête par le GNA est d’ailleurs intervenue dans le sillage de la visite à Tripoli le samedi 17 novembre, du secrétaire d’Etat adjoint Américain, John Sullivan.