Le Nigeria va récupérer 321 millions de dollars que la Suisse s’apprête à lui restituer, et qui font partie des fonds détournés par l’ancien dictateur Sani Abacha, mort en 1998 après avoir détourné plus de 2 milliards de dollars durant ses cinq ans passés au pouvoir.
L’accord de restitution a été signé lundi à Washington entre des représentants du Nigeria, de la Suisse et de la Banque Mondiale. L’accord stipule que « les fonds seront restitués dans le cadre d’un projet soutenu et supervisé par la Banque mondiale», explique un communiqué du Conseil fédéral suisse.
Ce projet est destiné à « renforcer la sécurité sociale des couches les plus pauvres de la population nigériane». Les fonds étaient à l’origine bloqués au Luxembourg, avant d’être rapatriés et confisqués par la Suisse dans le cadre d’une procédure pénale menée par le ministère public de Genève contre Abba Abacha, l’un des fils du dictateur.
L’accord obtenu en accord avec la Suisse, s’inscrit en droite ligne de sa nouvelle politique de «blocage, confiscation et restitution des avoirs de potentats», explique la même source.
Depuis plusieurs années, la Suisse est pointée du doigt comme refuge des fortunes accumulées illégalement par les dictateurs. Une accusation contre laquelle les autorités de Berne tentent de répondre en restituant une partie des montants détournés, et qui se chiffrent en milliards de dollars.
En juillet 2014, le Nigeria avait signé un accord secret avec les enfants du dictateur, sous l’égide de la justice genevoise. L’accord de rapatriement prévoyait la restitution de plus d’un milliard de dollars au Nigeria contre l’abandon de poursuites à l’encontre d’Abba Abacha.
Il s’agit d’une partie des sommes détournées par Sani Abacha et qui étaient bloqués dans des banques au Luxembourg, au Liechtenstein, à Jersey (France) et en Angleterre.
Pour sa part, la Suisse avait restitué au Nigeria entre 2004 et 2010, une partie des fonds détournés. Il s’agissait en tout de 700 millions de dollars sur un milliard de dollars qui étaient bloqués dans des banques helvétiques.