Au Mali, la publication mardi d’une vidéo montrant vivant le juge malien Soungalo Koné, enlevé en novembre dernier, renseigne un peu plus les services de sécurité sur les intentions des groupes islamistes, qui ne ciblent plus seulement les forces de sécurité, les fonctionnaires et les élus locaux, mais tentent de terroriser aussi le personnel de la justice.
Dans cette vidéo, le juge enlevé le 16 novembre dernier dans la localité de Niono, à 340 kilomètres au nord de Bamako, demande au gouvernement, visiblement sous la menace de ses geôliers, d’abandonner la législation occidentale dans les jugements et d’appliquer la loi islamique, la charia.
Il demande également, en échange de sa remise en liberté, la libération des jihadistes détenus dans les prisons maliennes. Dans la vidéo, les mêmes propos ont été répétés par un militaire malien, fait prisonnier dans une embuscade en octobre dernier.
L’enlèvement du juge il y a vingt jours avait terrorisé les fonctionnaires de justice, dont plusieurs ont préféré partir pour la capitale, Bamako. Une situation qui avait poussé le ministre malien de la Justice Hamadou Maïga à les rassurer en promettant de renforcer les mesures de sécurité.
Des mesures devenues d’autant plus urgentes que les groupes islamistes armés avaient déjà vainement tenté d’enlever le président de la Haute cour de justice du Mali, Abdrahamane Niang.
Ce dernier qui est également député, avait miraculeusement échappé le 31 octobre dernier, dans la région de Mopti (Centre) à une tentative d’enlèvement. Son chauffeur avait perdu la vie dans cette embuscade tendue par un groupe djihadiste. Cinq soldats qui tentaient de leur venir en aide avaient également péri dans l’explosion de leur véhicule sur une mine.