Libye- France: Le Drian rappelle le maréchal Haftar à ses engagements de juillet

C’est une visite éclair que le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a effectuée, jeudi en Libye, après les déclarations du maréchal controversé Khalifa Haftar qui a récusé les accords de Skhirat, à l’origine de la transition politique libyenne inaugurée par le formation, il y a deux ans, du gouvernement d’Union nationale (GNA), présidé par Fayez Al-Sarraj.

Jean-Yves Le Drian a tenu à se rendre successivement à Tripoli, siège du GNA, puis à Benghazi, fief du maréchal Haftar où il a rencontré séparément les deux frères ennemis libyens. Le ministre français des affaires étrangères a rappelé aux deux principaux protagonistes de la crise libyenne leur engagement pris, en juillet dernier en France, en présence du président Emmanuel Macron,  d’œuvrer pour l’organisation d’élections au printemps 2018.

Le Drian a insisté à cette occasion sur la nécessité d’une prompte mise en œuvre du plan de l’ONU, qui prévoit un dialogue national inclusif et des élections en 2018 pour sortir la Libye du chaos politique et sécuritaire.

A contre-pied du maréchal Haftar, le ministre français a insisté sur la centralité du plan de l’ONU. C’est « la solution politique indispensable à la Libye et il faut (le) mener maintenant avec la plus grande célérité », a dit Le Drian à l’issue d’un entretien avec Fayez Al-Sarraj.

Le chef de la diplomatie française a fait part d’une « convergence totale de vues (avec Fayez Al-Sarraj) sur la mise en oeuvre de cet agenda et sur la nécessité d’aller vite ». Si le ministre français a précisé avoir « noté la volonté du président Al-Sarraj de respecter totalement ce calendrier », en revanche la position du maréchal Haftar à l’égard de l’accord de Skhirat demeure le principal obstacle devant la poursuite du processus politique.

L’accord de Skhirat, signé en décembre 2015 au Maroc sous l’égide de l’ONU, avait abouti à la formation du GNA. Mais ce gouvernement basé à Tripoli et soutenu par la communauté internationale, est récusé par le maréchal Haftar, dont l’armée contrôle toute la partie Est de la Libye.