En République Centrafricaine, une levée de boucliers générale a accueilli les propos du chef de guerre Noureddine Adam, qui a menacé de mener une offensive sur la capitale Bangui, si le gouvernement réceptionnait effectivement des armes lourdes de la Russie destinées à combattre les rebelles.
Noureddine Adam, chef de l’un des principaux groupes armés du pays, le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) et membre de l’ex-coalition Séléka composée à majorité de musulmans, a déclaré que le « gouvernement s’approchait dangereusement d’une ligne rouge ». Il a menacé de marcher sur la capitale comme ce fut le cas en 2013 si rien n’est fait pour stopper la livraison d’armes aux militaires centrafricains.
Jeudi, le Premier ministre centrafricain, Mathieu Simplice Sarandji, a condamné les menaces du chef rebelle. « Qu’il se mette bien en tête que descendre sur Bangui est synonyme de tuer la population. Qu’il tue alors tous les Centrafricains pour venir prendre le pouvoir », a insisté le chef du gouvernement centrafricain.
De son côté, la Minusca, la force de l’ONU présente en RCA depuis 2014, a réagi en assurant qu’elle demeurait « déterminée à appuyer les autorités pour prévenir toute tentative de mettre en péril les acquis de la restauration de l’autorité de l’Etat ».
La RCA, qui fait face à un embargo sur les armes depuis plusieurs années, a été autorisée à importer des armes russes. L’ONU avait donné le feu vert mi-décembre pour cette livraison. Le but étant d’équiper les forces gouvernementales. Mais cette livraison déplaît au plus haut point aux milices rebelles qui contrôlent une grande partie du pays, en premier lieu au chef de guerre Noureddine Adam.