L’Ethiopie a opposé un refus catégorique à la proposition égyptienne de médiation de la Banque Mondiale dans la crise qui oppose le Caire à Addis-Abeba au sujet de la construction du Barrage de la Grande Renaissance, sur le cours du Nil Bleu qui prend sa source en Ethiopie.
Ce refus d’intermédiation externe a exacerbé le niveau de tension entre les deux pays. Haile Mariam Dessalegn, le premier ministre Ethiopien a ainsi déclaré à la presse éthiopienne, cette semaine à l’adresse du Caire, que le fait de « rechercher un soutien professionnel est une chose, transférer l’arbitrage à une institution est une autre chose. Alors nous leur avons dit que ce n’est pas acceptable pour nous ».
Les observateurs dans les deux pays craignent que la crise persistante ne s’installe dans la durée, avec des risques que le « barrage de la Renaissance » se transforme en barrage de la discorde régionale.
Ce grand ouvrage éthiopien, dont les travaux sont achevés à hauteur de 60%, menace de diminuer le cours du Nil Bleu, l’un des deux affluents du Nil. L’Egypte cherche donc à se prémunir à tout prix contre les risques réels liés à une baisse du débit d’eau de ce fleuve stratégique, tant pour ses besoins en eau que pour toute son économie.