L’instauration de l’état d’urgence en Ethiopie dans le sillage de la démission du Premier ministre Haile Mariam Desalegn, avec l’interdiction de toute manifestation, a soulevé une levée de boucliers à l’intérieur du pays, faisant craindre une recrudescence des tensions dans certaines régions.
Proclamé pour une durée de six mois, l’état d’urgence passe mal, notamment chez la communauté Oromo, à l’origine de la fronde populaire qui s’est installée dans le pays depuis 2015. Cette mesure exceptionnelle doit toutefois recevoir l’approbation du parlement pour être effective. Les députés éthiopiens ont jusqu’à la semaine prochaine pour trancher.
Les observateurs estiment qu’une approbation du parlement risquerait d’alimenter encore plus les troubles sociaux dans les régions contestataires. Surtout qu’outre l’interdiction de manifester, l’état d’urgence prévoit également l’interdiction de toute publication incitant à la violence.
A l’international, les Etats Unis qui entretiennent de bonnes relations avec le gouvernement éthiopien, ont publié un communiqué à travers leur ambassade à Addis-Abeba, dans lequel ils fustigent cette décision: « Nous désapprouvons fermement la décision du gouvernement éthiopien d’imposer l’état d’urgence, notamment les restrictions sur les droits fondamentaux que sont la liberté de réunion et la liberté d’expression ».
En attendant que le parlement se prononce, le Premier ministre démissionnaire Haile Mariam Desalegn restera aux affaires jusqu’à la désignation d’un successeur.