Au Nigeria, le terrible attentat suicide qui a fait 19 morts et des dizaines de blessés, samedi sur un marché dans une ville de l’Etat de Borno, dans le nord-est du pays, n’a pas empêché la justice de relâcher le lendemain, des centaines de membres de Boko Haram faute de preuves de leur implication dans des actes terroristes.
Les autorités nigérianes ont précisé que ces quelque 475 individus bénéficieront de mesures de réhabilitation avant de recouvrer pleinement la liberté. La justice nigériane avait ouvert une série de procès de masse en Janvier 2018 pour juger 1 699 personnes dans le cadre du plan de lutte contre le terrorisme.
Ces procès se poursuivent d’ailleurs toujours et ont d’ores et déjà abouti à la condamnation de 45 personnes pour des peines allant de deux à 15 ans de prison. D’autres présumés terroristes, au nombre de 82, ont été envoyés devant d’autres juridictions nationales.
Le taux de condamnation relativement faible de ces jugements n’a pas échappé aux médias locaux qui critiquent le relatif « laissez-faire » des autorités du pays. Ironie du sort, l’annonce de cette libération de masse est intervenue au moment où un terrible attentat suicide a fait 19 morts dans un marché de poissons dans le nord-Est du pays.