L’attaque de ce mercredi à Tripoli, qui a fait au moins 12 morts et plusieurs blessés, est clairement dirigée contre le processus de normalisation piloté par l’ONU, puisque la cible a été le siège de la Haute commission électorale libyenne, chargée d’organiser des élections dans un pays déchiré entre deux autorités rivales et une myriade de groupes armés.
Quatre assaillants ont pris d’assaut le siège de la Haute commission électorale, où ils ont tiré sur le personnel et les personnes présentes, après avoir abattu les gardes à l’entrée du bâtiment. Ensuite, deux membres du commando ont fait exploser les charges qu’ils portaient sur eux, déclenchant le feu qui a endommagé le siège de la Commission.
Mercredi après-midi, l’attaque n’était pas encore revendiquée, mais ni l’ONU, ni le gouvernement d’union nationale (GNA), présidé par Fayez al-Sarraj, ne se trompent sur ses commanditaires, à savoir les adversaires de la réconciliation libyenne.
Dans un communiqué, le GNA a dénoncé une « attaque terroriste » qui, a-t-il dit « n’empêchera pas le gouvernement d’union nationale de continuer à apporter son soutien à la Haute commission électorale » pour la tenue d’élections.
De son côté, la Manul ( mission de l’ONU en Libye) a vivement condamné l’attentat, estimant que « de telles attaques terroristes ne dissuaderont pas les Libyens d’avancer dans le processus de consolidation de l’unité nationale et de construction de l’Etat du droit et des institutions ».
Cette attaque qui intervient quelques jours seulement après le retour en Libye du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est du pays, après un séjour pour raisons médicales en France. Le controversé maréchal qui contrôle Benghazi et une grande partie de l’Est de la Libye, est un puissant rival du GNA, dont il refuse de reconnaître l’autorité malgré le soutien de la communauté internationale à Tripoli.