En Centrafrique, l’ONU, la France et les ONG sur place craignent une reprise des affrontements intercommunautaires après la multiplication des actes de violences dans plusieurs régions du pays qui échappent au contrôle du gouvernement et des forces de la mission onusienne de la Minusca.
A Bambari, dans le centre du pays, Médecins Sans Frontières (MSF) et l’ONU ont fait état de violences lundi et mardi, qui ont fait un nombre indéterminé de victimes. L’ONG humanitaire a indiqué avoir pris en charge six blessés, dont un a succombé à ses blessures.
Mardi et contre avis médical, deux autres ont quitté l’hôpital où ils ne se sentaient pas en sécurité, a déploré MSF, appelant à « faire respecter la neutralité de l’hôpital ».
Mais la tension est perceptible dans les rues de Bambari qui étaient vides, alors que les travailleurs humanitaires sont restés cloîtrés chez eux, sachant qu’ils ne peuvent être protégés contre les groupes armés.
Plus au nord, à Kaga Bandoro (300 km au nord de Bangui), deux avions de chasse français en provenance du Tchad ont survolé dimanche la région, sur fond de regain de violences.
Il s’agissait d’une démonstration de force pour dissuader les groupes armés, indique-t-on à Paris, soulignant que l’envoi de ces avions est intervenu en soutien et à la demande de la Minusca. La France affirme également être « préoccupée par la persistance des violences et des activités déstabilisatrices perpétrées par les groupes armés à Bangui et dans le reste du pays ».
Ces violences en province qui interviennent après la mort de plus d’une vingtaine de personnes le 1er mai à Bangui, éveillent les craintes d’une extension des affrontements intercommunautaires.