L’ONU a appelé les parties au conflit à Derna à autoriser l’évacuation des civils bloqués dans cette ville de l’est de la Libye, où les combats ont atteint des niveaux sans précédent à cause des bombardements des zones résidentielles par l’aviation et les armes lourdes.
Depuis juillet 2017, la ville côtière de Derna est soumise au siège des troupes du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est de la Libye et chef de l’autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL).
Tenue encore par une coalition de groupes djihadistes et d’islamistes radicaux, Derna est la seule ville de l’Est du pays qui échappe encore au contrôle du controversé maréchal Haftar.
A cause de la violence des affrontements, les civils sont incapables de quitter la ville, a rapporté jeudi le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’Onu (OCHA).
Stéphane Dujarric, porte-parole de l’Onu a, dans ce sens, affirmé : « l’Onu appelle à nouveau les parties au conflit à permettre le départ des civils qui le souhaitent ».
La situation humanitaire « continue de s’aggraver en raison des graves pénuries d’eau, de fournitures médicales et de nourriture, qui touchent environ 125 000 personnes », a indiqué le porte-parole.
L’ONU appelle les parties au conflit à permettre un accès humanitaire immédiat et sûr aux blessés, et à respecter le droit international humanitaire et les droits de l’homme, a-t-il ajouté.
Depuis la chute du régime Kadhafi en 2011, la Libye s’est enlisée dans le chaos politique avec des autorités rivales à Tripoli et Benghazi, ainsi qu’une myriade de groupes djihadistes et de milices lourdement armés.
Les observateurs restent sceptiques sur la capacité des principaux protagonistes de la crise libyenne à s’entendre, en dépit de l’accord obtenu mardi dernier à Paris, sous l’égide de l’ONU, pour organiser des élections d’ici le 10 décembre 2018.