le conseil de sécurité a adopté, jeudi à l’unanimité, des sanctions contre six chefs de réseaux de trafic de migrants en Libye, dans une première qui illustre la détermination des nations unies à faire échec à ces trafics odieux alimentant la traite et l’esclavage des temps modernes.
Ces sanctions, qui portent un message dissuasif adressé aux trafiquants aussi bien qu’aux responsables qui soutiennent les réseaux de trafic d’être humains, portent sur le gel de comptes bancaires et l’interdiction de voyager contre six chefs de réseaux. il s’agit de deux erythréens et de quatre libyens, parmi lesquels figure le chef d’une unité de gardes-côtes.
La Russie avait retardé d’un mois la décision du conseil de sécurité, avançant l’argument que les chefs des réseaux sanctionnés avaient des prolongements « s’étendant à plusieurs pays européens et aux états-unis ».
La chute du régime de Kadhafi en octobre 2011 avait précipité la Libye dans le chaos politique et l’insécurité généralisée. une situation complexe qui alimente la prolifération des réseaux criminels et des groupes djihadistes.
Ces derniers, ayant repris le fabuleux arsenal de kadhafi, sont devenus une menace non seulement pour la libye, mais aussi pour la stabilité des pays voisins au maghreb, au sahel et aussi dans l’espace méditerranéen.
L’Europe, pour sa part, fait face à d’importants flux de migrants clandestins qui traversent la méditerranée au départ de la Libye, grâce justement à la multiplication des réseaux de passeurs et de trafiquants.
une énième tentative pour réconcilier les autorités libyennes rivales avait réuni, le 29 mai dernier à paris, les quatre principaux protagonistes de la crise en Libye.
ces derniers ont fait de vagues promesses pour la tenue d’élections avant la fin de l’année. mais le nœud du problème reste le refus du maréchal khalifa haftar, qui contrôle l’est de la libye, de mettre son armée (anl) sous l’autorité du pouvoir civil à tripoli.